Présentation du document : Lettre du Collectif Montée des Eaux au Ministère de la Transition écologique
Un appel urgent à une politique responsable face à la montée des eaux
Le Collectif Montée des Eaux (CMDE), collectif malouin créé en janvier 2025, vient d’adresser une lettre majeure à Madame Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition écologique. Ce document de 17 pages constitue un plaidoyer scientifiquement étayé pour une révision en profondeur de la politique française face à la montée des eaux.
Les constats alarmants du CMDE
S’appuyant sur un Conseil scientifique composé de quatre experts reconnus (Pr Heidi Sevestre, Pr Eric Blayo, Pr Laurent Labeyrie, Pr Nathanaël Wallenhorst), le collectif démontre que la France sous-estime gravement le défi de la montée des eaux.
Les points clés :
- La montée des eaux est déjà engagée (+20 à 30 cm depuis 1800), accélérée et surtout irréversible pour des siècles
- Les dernières données NASA montrent une accélération inquiétante : +7,6 cm en 2023, contre un taux attendu de seulement 4,3 cm/an
- Les émissions de GES continuent d’augmenter (+0,7% au 1er semestre 2025)
- De nombreux phénomènes d’amplification récemment découverts aggravent les prévisions
La demande centrale : une « Anticipation Politiquement Responsable » (APR)
Le CMDE demande que l’État français prépare le pays à une hausse des mers de :
- +1,20 m en 2100
- +1,50 m en 2125
- Avec une hausse possible de +2 m dès le 22ème siècle
(par rapport à l’ère pré-industrielle)
Pourquoi c’est urgent pour Saint-Malo et le littoral français
Le document pointe des problèmes concrets :
- Des milliers de permis de construire ont été accordés ces dernières années en zones à risque, sur la base d’une circulaire obsolète de 2011
- Les révisions actuelles des plans de prévention (PPRSM/PPRL) comme à Saint-Malo sont jugées insuffisantes (basées sur seulement +0,95 m en 2125)
- Cela expose l’État à des recours juridiques pour « vice caché » et dévalorisation du patrimoine immobilier
12 demandes concrètes au gouvernement
Le CMDE formule 12 demandes précises, dont :
- Adopter l’APR de +1,20 m (2100) et +1,50 m (2125)
- Prendre en compte une durée de vie de l’immobilier au-delà de 2150
- Réviser d’urgence la circulaire du 27 juillet 2011
- Suspendre les révisions de PPRL/PPRSM basées sur des données obsolètes
- Intégrer la remontée des nappes phréatiques et la subsidence (enfoncement du sol)
- Former mieux les élus et enquêteurs publics à ces enjeux
Un positionnement raisonné, pas extrémiste
Le CMDE souligne que sa position est cohérente avec :
- Le récent rapport de l’Assemblée Nationale
- Les travaux de l’Académie des Sciences
- Les recommandations du GIEC (qui préconise de dépasser le scénario médian pour les infrastructures critiques)
- Les politiques déjà adoptées par la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre, San Francisco ou les Pays-Bas
Ce document est essentiel pour comprendre les enjeux du recul du trait de côte à Saint-Malo et sur l’ensemble du littoral français. Il alerte sur les risques d’une politique d’urbanisme qui ne prendrait pas suffisamment en compte la réalité scientifique de la montée des eaux.
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